Collection Cyberbug :
La coccinelle cybernétique GOOSPACE
CYBERBUG : PROTOCOLE DE RECONSTRUCTION
Au XXIe siècle, le déclin des insectes a dépassé la capacité même des bases de données à les inventorier. Pollinisateurs quasi absents, cycles écologiques déréglés : les alertes se sont succédé, sans effet tangible sur le terrain. Lorsque la raréfaction est devenue un risque calculable, les laboratoires GOOSPACE ont sorti leurs plans d’urgence.
Le programme CYBERBUG vise un objectif restreint : maintenir les fonctions écologiques essentielles en répliquant les espèces disparues sous forme d’entités hybrides. Ainsi sont nés les entomoïdes artificiels : architecture modulaire, organes minimaux, capteurs memristifs enchâssés dans une matrice de graphène. Pas un clonage — la génomique seule ne suffisait plus — mais une mécanique évolutive branchée sur des flux de données environnementales.
Chaque Cyberbug embarque l’empreinte génétique de son modèle et un micrologiciel adaptatif qui ajuste son comportement en temps réel. Ils pollinisent, dégradent la matière organique, enregistrent les paramètres atmosphériques, puis réinjectent ces mesures dans le réseau. Ni mascottes ni gadgets : des agents techniques chargés de combler les vides laissés par l’effondrement entomologique.
On les aperçoit rarement. Leur surface mate absorbe la lumière ; leur protocole d’évitement minimise tout contact avec les mammifères. Leur passage se devine plutôt à des signes discrets : une floraison uniforme hors saison, un graphe de données inattendu dans un segment réseau, un bourdonnement synthétique près d’un rucher abandonné.
GOOSPACE CYBERBUG ne prétend pas restaurer la biosphère. Il maintient simplement le système en fonctionnement, pièce après pièce, en attendant une solution que nul ne formule encore clairement.